J’en appelle à toutes les mamans qui ont des enfants diabétiques et à tous ceux qui sont touchés par cette maladie et qui subissent le mépris du reste du monde. Nous avons découvert un diabète de type 1 à ma fille de 8 ans depuis le 29 novembre 2011. Ma puce assure comme une grande et a pris en maturité en très peu de temps qu’il ne faut pour le dire. Je suis très fière d’elle et de ce qu’elle pense face à la maladie qui la touche. Il a fallu faire des pieds et des mains pour que le Maire de ma commune accepte de la prendre à la cantine à condition que ce soit la famille qui lui prépare ses repas. Ma « pitchoune » n’a pas perdu au change car je ne vous apprends rien concernant les menus « diététiques » des cantines scolaires. Même son frère est jaloux… J’ai fourni aux personnes qui la prennent en charge durant ce temps de midi, un nombre considérable d’informations sur sa maladie, comment réagir devant une situation particulière. Je suis toujours à la disposition et à l’écoute des questions qui peuvent en découdre car nul ne sait tout de la vie et j’ai, moi-même, été obligée de poser beaucoup de questions. Et j’en poserais encore énormément sur l’état de santé de ma fille et ses conséquences. Il y a quelques jours, ma fille a été barbouillée, mal au ventre et pas très envie de manger.
   Les diabétiques savent que ce qui prime sur leurs repas ce sont les féculents, le pain et le fruit. Le menu de ce jour-là était des boulettes de viande avec des pâtes, des haricots verts, un yaourt nature et une compote de fruits. Face à la situation, la directrice du péri-scolaire, qui a également en charge la cantine, appelle mon époux pour l’en informer alors que je suis bien plus disponible et plus informée pour lui répondre (elle le sait très bien). Elle renvoie ma puce à l’école après le repas alors que cette dernière n’a pas mangé en totalité ses pâtes, a laissé un petit bout de pain et tout le reste. La directrice ne prévoit pas de lui faire un dextro pour constater son taux de glycémie. A 13h39, la maîtresse de ma fille m’appelle en m’informant de son état passablement inquiétant (maux de ventre, pâleur extrême etc…). Je débarque à l’école en catastrophe, constate les faits et prends ma fille avec moi. Nous filons vers la cantine afin de récupérer la nourriture non avalée (yaourt et compote). Je lui fais un dextro dans la voiture qui affiche un taux inférieur à 0,80g par litre de sang (la normalité d’un diabétique se comprend entre 0,80 et 2). Je lui fais manger sa compote et la ramène à la maison afin de m’occuper sérieusement d’elle. J’informe par courriel la directrice du péri-scolaire de l’état de ma fille en prenant garde de lui indiquer la marche à suivre pour les prochaines fois où cela se reproduirait. Un mail somme toute informatif et rassurant pour elle comme pour moi. La santé et le bien-être de ma fille sont en jeu. Aujourd’hui, le titre de ce message en dit long sur le sujet. En effet, le Maire de ma commune, accompagné par une de ses adjointes de la commission jeunesse me contacte par téléphone en me disant que je n’ai pas réfléchi aux conséquences que mon mail pouvait provoquer. La directrice et tout son staff refuse à ce jour de s’occuper de ma fille à la cantine et au péri-scolaire. Le Maire me demande de garder ma fille à la maison, à midi, le temps qu’il organise une réunion afin de résoudre cette situation. Non mais de qui se moque-t-on ? D’une part, il n’a pas le droit d’interdire l’accès de la cantine à ma fille, il est hors la loi et d’autre part, je suis forcée de constater que la directrice manque totalement et cruellement de discernement, de jugeote et de moralité. Plutôt que de me parler en face, ou de me contacter par d’autres moyens en sa possession, elle préfère en référer à ses « patrons » (le Maire et l’adjointe au Maire), à son personnel et même à l’infirmière qui fait les dextros de ma fille. Quel manque de courage, quel manque d’initiatives, quelle lâcheté et surtout quel manque d’intérêt vis-à-vis de ma fille. Que croyez-vous que ma puce pense de cette situation ? Que croyez-vous qu’elle va garder à l’esprit en retournant à la cantine, si jamais elle y retourne ? Parce que sa mère la protège, parce que sa mère ne veut que son bien-être, on lui interdit l’accès à un service public et on commet une faute professionnelle ! Les adultes sont censés protéger les enfants de toutes malveillances. Comment pourrais-je confier ma fille à une institution qui ne respect pas ce contrat moral ? La colère m’habite terriblement. Je suis impuissante face à la situation. Et je suis sûre que d’autres parents concernés par cette maladie ont également dû faire face à d’autres situations du même type. C’est affligeant et désolant et je n’ai que ce moyen d’écriture pour me vider l’esprit pour ainsi rassurer au mieux mon enfant et m’apaiser un temps soit peu…

Lutter contre l’irresponsabilité

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